Études • Le panel Internet LINK
L’état de la population suisse à l’ère du COVID-19
LINK • 1. mars 2021
La pandémie actuelle domine plus que jamais le débat public. Néanmoins, l’état de santé psychique de la population dans ce contexte est encore relativement peu évoqué. LINK a réalisé en janvier 2021 une étude pour donner une idée de la manière dont les Suisses se portent pendant cette période.
L’étude représentative menée en Suisse alémanique et en Suisse romande s’appuie sur les réponses de 1019 personnes interrogées. Ces dernières ont été invitées à évaluer leur propre situation et celle de leur famille et de leurs amis par rapport à janvier 2020. Certaines tendances fortement négatives apparaissent.
Le bien-être personnel s’est dégradé pour plus d’un tiers des répondants. Les résultats ventilés par tranches d’âge révèlent que les plus jeunes en particulier évoquent une dégradation. 40,3 %
Quant aux observations des personnes interrogées concernant leurs proches, le portrait est encore plus négatif. Un tiers des répondants constatent une dégradation chez les enfants et ils sont près de la moitié à faire le même constat chez les parents et grands-parents.
Lorsqu’on les interroge spécifiquement sur l’évaluation de la situation des enfants dans leur cercle familial et amical, les personnes interrogées dressent un portrait majoritairement négatif. Plus d’un cinquième indique que l’état psychique des enfants observés s’est détérioré. Les performances scolaires aussi se dégradent légèrement, d’après les réponses données.
Concernant les observations sur le comportement de consommation dans le cercle familial et amical, les tendances à la hausse et à la baisse s’équilibrent en grande partie. On remarque toutefois que plus des trois cinquièmes des personnes interrogées font part d’une augmentation de la consommation de médias numériques. Il est intéressant de noter que cette tendance forte se retrouve dans toutes les tranches d’âge, sachant que plus la personne interrogée est jeune, plus la hausse de consommation remarquée est importante.
Les observations sur le comportement spécifique des enfants du cercle familial et amical sont aussi frappantes. Plus de deux cinquièmes des personnes interrogées constatent une diminution de l’activité physique et du sport, alors que près des trois cinquièmes observent une augmentation de la consommation de médias numériques.
Quant aux peurs et angoisses, 53,1 % des personnes interrogées remarquent une augmentation. Ce nombre est du même ordre pour différentes tranches d’âge. 40,2 % des répondants ont constaté une hausse chez les enfants dans le cercle familial et amical et 67,2 % chez les parents et grands-parents.
Les changements dans l’environnement social au travail ont aussi été étudiés. Pour ce faire, on a spécifiquement interrogé des personnes qui travaillent avec d’autres. Les répondants considèrent à 22,7 % que la productivité de leurs collègues a baissé et à 21,6 % que leur propre productivité a diminué. Le climat au travail souffre également, 37,8 % des personnes interrogées perçoivent une dégradation. En outre, elles déplorent respectivement à 34,8 % et 32,9 % une détérioration de l’attitude de la clientèle et de l’humeur de la hiérarchie.
Dans le cadre de l’étude, les participants évaluent aussi leur propre qualité de vie en termes d’alimentation, de sommeil et de relation de couple par rapport à janvier 2020. Les tendances positives et négatives s’équilibrent, sachant que le sommeil des répondants est moins bon, mais l’alimentation et les relations de couple se sont un peu améliorées.
Parmi les autres évolutions observées dans le cercle familial / amical, citons notamment un repli sur soi accru (41,4 %), une détérioration de la santé psychique (29,1 %), une augmentation de la dépression (20,5 %) et de l’agressivité (17,6 %). Les répondants sont 8,3 % à remarquer que leurs proches commencent à envisager de consulter un psychiatre ou y réfléchissent plus sérieusement. 3,0 % notent une apparition ou une aggravation des idées suicidaires.
Si les questions portent sur les évolutions générales dans le propre foyer, des changements apparaissent nettement. 63,0 % déclarent avoir dû renoncer en partie au sport et aux loisirs. Le stress émotionnel causé par la limitation des visites chez les parents proches touche 43,8 % des répondants. Le stress lié au travail est également évident: les répondants rapportent à 25,8 % au moins une personne qui a été ou est au chômage partiel dans leur foyer, à 16,5 % au moins une personne qui a ou a eu peur de perdre son emploi et à 6,5 % des personnes qui ont perdu leur emploi.
Aperçu de l’étude
Méthode: sondage en ligne auprès du panel LINK
Population: personnes de 15 à 79 ans linguistiquement assimilées et résidant en Suisse alémanique et Suisse romande L’échantillon est constitué par quotas avec pondération de manière représentative en fonction de l’âge, du sexe et de la région (suivant les statistiques de population actuelles de l’OFS).
Période de l’étude: 13-19 janvier 2021
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