Enquête sur l’enseignement à distance: la majorité des 23’000 personnes interrogées est satisfaite
LINK • 28. octobre 2020

En 2020, l’enseignement scolaire a dû être dispensé à distance pour la première fois. La Covid-19 a conditionné de nouvelles formes d’enseignement et d’apprentissage, et l’utilisation des médias numériques pour l’enseignement et la formation a pris énormément d’importance. Le Département de l’éducation et de la culture de Lucerne a été le seul canton de Suisse à faire réaliser par LINK une vaste enquête du 8 juin au 8 juillet (selon LINK). Cette enquête menée à l’échelle du canton a concerné 15’785 élèves, 3’691 enseignants, 172 directeurs d’école, 2’374 parents et 1’231 formateurs professionnels.
Aperçu de l’étude
Un bilan positif dans l’ensemble
Près de 80% des répondants – tous niveaux confondus – sont satisfaits de l’enseignement à distance. Les raisons invoquées concernent les bonnes conditions techniques dans les écoles, la clarté de l’apprentissage et des devoirs ainsi que le fait que la majorité des enseignants sont facilement atteignables.
60% des élèves ont déclaré qu’ils appréciaient l’organisation flexible du temps et l’augmentation du temps libre pour les loisirs, de même que l’absence de trajets entre le domicile et l’école et le fait qu’ils aient ainsi pu passer plus de temps avec leur famille. 36% des écolières et écoliers ont apprécié de pouvoir choisir librement leur lieu d’apprentissage et ont ressenti moins de pression dans l’ensemble. Un quart a ajouté se sentir désormais mieux familiarisé avec l’utilisation des outils numériques. Ce dernier point a également fait l’objet d’un grand nombre de mentions parmi les enseignants interrogés. Il s’agit en effet du premier point mentionné dans les évaluations positives avec 63% – suivi par la flexibilité des horaires et l’absence de déplacements.
Aspects négatifs
Parmi les enseignants et les élèves de tous les niveaux, 60% des personnes interrogées ont cité le manque de contacts sociaux pendant la fermeture de l’école comme le point négatif majeur en termes d’enseignement à distance. En outre, les difficultés de concentration ont été mentionnées par 36% des élèves comme un facteur négatif. Par ailleurs, la séparation entre le travail et la vie privée a représenté une difficulté majeure pour 46% des enseignants. Chez 16% des élèves, ce problème a également été mentionné.
Plus d’autonomie exigée
L’enseignement à distance a également exigé de tous les participants de faire preuve de plus d’autonomie. Les résultats de l’enquête montrent que près de la moitié des élèves et des enseignants du primaire ont déclaré travailler de manière plus autonome que dans l’enseignement présentiel; c’est également le cas de 75% des élèves du secondaire et de 65% des élèves des écoles professionnelles. 68% des étudiants des trois universités de Lucerne déclarent également avoir travaillé de manière plus autonome.
Performances scolaires
Environ 15% des élèves des écoles primaires, secondaires et professionnelles ont déclaré qu’ils étaient plus performants à la maison que dans l’enseignement présentiel, alors que pour un groupe compris entre 56% et 42%, la performance a été la même. L’évaluation des enseignants est quelque peu différente: seuls 4 à 7% – selon le niveau – d’entre eux sont convaincus que les élèves obtiennent de meilleurs résultats que dans l’enseignement présentiel, tandis qu’environ 40% des interrogés estiment que les performances de leurs élèves sont restées les mêmes ou ont été moins bonnes.
Légère approbation des formes d’enseignement mixtes
Un tiers des enseignants de tous les niveaux peuvent au moins s’imaginer qu’à l’avenir, 75% de leurs cours seront dispensés en présentiel et 25% à distance. Selon l’enquête, 37% des parents d’élèves du primaire sont ouverts à une part d’au moins 25% d’enseignement à distance.
«Ces réponses m’ont agréablement surpris», déclare le directeur de l’éducation Marcel Schwerzmann. «Apparemment, les parents ont également apprécié la possibilité de mieux connaître la vie scolaire quotidienne de leurs enfants grâce à l’enseignement à distance. Et il existe désormais un certain consensus parmi les niveaux scolaires supérieurs pour envisager de nouvelles formes de scolarisation et pour conserver les cours numériques – ou les lieux extrascolaires – au moins à temps partiel.»
Renforcer la numérisation dans le domaine de l’éducation
Il est prévu de mettre en place un logiciel uniforme pour les examens numériques dans les gymnases et les écoles professionnelles. Une attention particulière sera en outre accordée à la question de l’auto-organisation de l’apprentissage: il s’agit ici de développer des concepts d’enseignement appropriés, éventuellement avec une proportion fixe d’enseignement à distance dans les classes supérieures – cette proportion restant cependant encore à définir.
Domaines d’action pour l’avenir
Les écoles de Lucerne étaient déjà bien positionnées en termes de numérisation avant la crise du coronavirus et à cette occasion, l’enseignement à distance a donc bien fonctionné. Mais désormais, l’accent doit être mis sur les questions de contenu, signale Marcel Schwerzmann.
«Nous voulons continuer à développer différents thèmes tels que le travail autonome avec de nouvelles formes d’apprentissage, des outils en ligne adaptés, le rôle des enseignants et l’utilisation à temps partiel de l’enseignement assisté numériquement dans les classes supérieures.»
Marcel Schwerzmann, directeur de l’éducation et de la culture du canton de Lucerne
Conclusion: il est nécessaire d’adapter le contenu éducatif à l’Internet ou à l’enseignement à distance, ainsi que d’affiner et de définir un éventuel nouveau rôle des enseignants en tant que «conseillers et médiateurs de l’enseignement à distance». Ce qui demeure toutefois important – et l’enquête l’a clairement démontré –, ce sont les interactions sociales entre élèves et enseignants et le fait que l’école est aussi un véritable lieu, un lieu de rencontres.
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